Confectionner sa tenue soi-même
Pour les courageux, faire soi-même, c'est une démarche à encourager car c'est l'essence même de la reconstitution historique. Peu importe votre habileté, le résultat sera toujours bien plus historiquement réaliste qu'avec la majorité de ce qui se trouve dans le commerce.
Donc, pour ceux qui souhaitent confectionner eux même leur habillement, les bases pour trouver les modèles adéquats pour notre période sont le "medieval tailor assistant" ou encore les tutoriels de Rosalie Gilbert.
Ceci dit, pour faire ses premiers pas, il est quand même plus simple d'acheter, le temps d'acquérir les connaissances et la motivation nécessaire à de tels projets.
Les liens sur Medieval Market sont à titre indicatif, pour une femme de classe moyenne. Nous avons choisi ce fournisseur en exemple car il n'utilise pas de matières anachroniques et qu'il source (très approximativement) ses articles. Mais gardez en tête qu'il y'en a beaucoup d'autres plus ou moins consciencieux. Bien entendu vous êtes libres d’acquérir chez d’autres fournisseurs.
N'hésitez pas à demander confirmation de la part d’autres membres qui sont déjà passés par là pour éviter les dérapages historiques.
Le code matières, couleurs et coupes
Les matières:
En bref, l'écrasante majorité des cas on privilégie la laine pour ses capacités thermorégulatrices et le lin est cantonné aux sous-vêtements, aux doublures et aux vêtements de guerre.
Les couleurs:
Les couleurs profondes/foncées, étant données qu'elles étaient plus difficiles à obtenir, sont le privilège des plus riches. Un personnage plus modeste s'en tiendra donc aux couleurs plus claires comme le jaune moutarde, orange, vert clair, bleu clair, etc.
Les longueurs:
Plus un personnage est riche, plus il a les moyens de se payer du tissu inutile. En conséquence, la pointe de son chaperon s'allongera proportionnellement au poids de sa bourse, de même que le voile de la dame ou la pointe des chaussures.
Les différentes partie de la tenue
Ce qui suit est un exemple crédible pour débutante, représentant une partie de la mode féminine du XIVème siècle, composée de la chemise, la sous-robe, la sur-robe, les poulaines et les bas, le filet et le voile.
La chemise
(terme en anglais pour vos recherches : chemise ; le terme "chainse" est académiquement faux, il peut toutefois être utile à la recherche sur le net.):
En lin fin (ou encore en chanvre ou en ortie), c’est le sous-vêtement, porté durant la journée sous la sous-robe, et durant la nuit comme chemise de nuit.
Généralement un peu plus courte que les robes, les manches peuvent être courtes ou longues.
Etant donné son caractère de sous-vêtement, requérant donc un lavage régulier, la chemise n’est pas teinte, et donc de couleur naturelle du lin.
Addendum : pour les poitrines volumineuses, il semble que les femmes utilisaient un voile ou une écharpe pour entourer leur buste et consolider la poitrine (source: le roman de la rose, poème du 13ème siècle)
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La sous robe/cotte
(En anglais "cotte" ou "kirtle") :
Vêtement de base en laine ou en lin (par temps chaud ou pour les femme modeste devant travailler en extérieur), recouvrant tout le corps, des poignets aux pieds. elle peut être lacée ou boutonnée devant et aux avants bras pour épouser mieux les courbes. elle peut être de couleurs différentes, suivant le code décrit plus haut.
La sous-robe ne se porte pas seule, excepté pour le travail aux champs. Elle doit être portée avec le surcot.
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La sur-robe/surcot sans manche
(En anglais "sleeveless surcoat"):
Respectant à nouveau le code couleur, la sur-robe a pour utilité de protéger la sous-robe. Elle est en lin épais ou en laine, ou encore en soie ou en velours, mais ces derniers étant réservé aux très riches. De même, l’ouverture des manches de la sur-robe dépend de votre niveau social.
Un personnage modeste aura une sur-robe dont l’ouverture ne descendra pas beaucoup plus bas que les aisselles. Un personnage plus riche aura une ouverture jusqu’aux hanches.
D’autres modèles de sur-robes existent durant cette période, comme le surcot aux manches tombantes (mais semble être peu à la mode durant la seconde moitié du 14ème siècle), le surcot à tippets, surcot à manches courtes, etc.
Le surcot sans manche semble être à la mode pour les femmes de classe moyenne à la deuxième moitié du 14ème siècle, et nous recommandons cette solution aussi pour son rapport coût/esthétique/pratique.
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Les poulaines et les bas
(En anglais "poulains" et "hose") :
Les chaussures en cuir sont portées par toutes les classes de femme, seule la qualité et les détails changent.
Ce sont des chaussures pointues semi-ouvertes en cuir et et des bas en laine ou en lin montant jusqu’au genoux et s’accrochant avec des lacets ou galons (fermée par une boucle ou un nœud). Les chaussures fermées jusqu’au chevilles existaient aussi, mais semble être portées uniquement en milieu rural.
Toujours dans le même ordre d’idée, les pointes des poulaines s’allongerons suivant la richesse de sa propriétaire. Les pointes sont alors remplies rembourrées pour rester rigides. De même, certaines chaussures de riches dames arborent des découpages et des tampons.
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Le filet et le voile
(En anglais "filet" et "veil" ou "kerchief") :
Au 14ème siècle, il est mal vu pour les femmes de montrer leurs cheveux, excepté pour les jeunes filles vierges. Une fois les cheveux tressés, elles mettent un filet (bande simple en lin ou tissé/brodé pour les plus riches) et le voile en lin fin est épinglé dessus.
La guimpe (tour de cou) est réservé aux veuves et religieuses.
Pour une femme modeste, le voile descend jusqu’aux épaules et couvre bien tous les cheveux. Pour une femme plus riche, le voile descend un peu plus bas (voir jusqu’à par terre pour la reine) et peut être fixé un peu plus en arrière, dévoilant un peu de cheveux.
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Accessoires
Manteau/cape
(en anglais "mantle"/"cloak") :
En laine épaisse pour protéger du froid et des intempéries. Ils ne possèdent pas de capuchons, le chaperon étant porté séparément.
Le manteau se ferme sur le devant au moyen de deux cordons, d’une ou deux broches au niveau de la clavicule, ou sur l’épaule à l’aide de boutons.
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Le chaperon
(En anglais "chaperon"/"hood") :
Majoritairement en laine, rarement en soie ou en velours, doublé de lin pour les personnages plus riches.
A nouveau, la richesse est visible par les couleurs choisies ainsi que par la longueur du liripipe (bout du capuchon).
Le chaperon est fermé par des boutons en tissu ou métalliques sur le devant, ou drapés autour du cou.
la ceinture
(En anglais "belt", "girdle") :
Un bon moyen de montrer sa richesse, la ceinture peut être une simple bande de cuir ou d’un tissage extrêmement ornementé (boucles, montures, porte-aumônière, etc.).
La ceinture se porte sous la sur-robe, et n’est visible uniquement chez les riches dames pour lesquelles la sur-robe descend au niveau des hanches. La ceinture est longue et fine (max 2cm).
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L’aumônière
(En anglais "alms purses") :
Carré, rectangle ou trapézoïde, plus ou moins décorée (broderie, etc.), en lin, soie, velours ou cuir fin. S’accroche à la ceinture.
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la sainte-Brigitte/coiffe
(en anglais "coif") :
Equivalent de la cale chez les hommes, en lin fin ou en soie.
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La Houppelande
Sur-robe très large utilisant beaucoup de matières, et ainsi portée par de riches dames, (pas portée avant 1360-1365).
Trouver sur Medieval Market:
Sources (images et texte):
https://manuscriptminiatures.com/
https://effigiesandbrasses.com/
https://rosaliegilbert.com/sitemap.html
http://www.strony.toya.net.pl/~kuswir/MTA.pdf
Ce poste a été écrit par Dame Marguerite De Viveis.
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A MOY QUE CHAULT
@L'Ost du Lac | 2021
Pour ceux qui aiment bien les aperçus vidéo :
"Two women get dressed in the medieval fashion of 14th century England. Costumes based on the illustrations in the Luttrell Psalter." --> https://youtu.be/Ibj7GsfsCpI