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Point vexillologie


Bannière, pennon, étendard, oriflamme et gonfanon. Kifékoi ?


Echantillon de synthèse et compromis de sources parfois contradictoires. Ces dernières utilisant souvent aléatoirement les termes précités pour désigner n'importe quel type de "drapeau", il fut laborieux d'arriver à cette proposition de grille de lecture issue des modestes recherches de vostre humble serviteur.

(illustration: oriflamme de Charlemagne donné par le pape Léon III début IXéme)





Emblème d'un groupe, milice, corporation, d'une localité, d'une institution religieuse ou laïque, voir d'une personne ou d'un statut social, chacun de ces objets à des fonctions et formes spécifiques, parfois doubles, selon l'époque et la région.




La bannière : en ce qui nous concerne, il s'agit d'une étoffe quadrangulaire portant les armes d'un chevalier Banneret. Elle doit être d'une dimension compatible avec le combat et l'équitation et est portée sur une lance, à l'horizontale. En général faite avec des matières onéreuses car sert à montrer le prestige de son propriétaire (soie, velours, etc...).


Banneret = bannière = ban du latin bannum, signifiant la notion d'obligation, de contrainte. Je ne vais pas détailler ici le système de ban car ce n'est pas le sujet.

Le banneret est donc un suzerain dont les possessions englobent des territoires administrés par des vassaux qui ont des obligations envers lui. Vassaux qui bien entendu, n'ont pas le droit d'avoir une bannière.

Petite précision : le banneret n'est pas obligatoirement chevalier et peut parfois porter le titre d'écuyer banneret. Il reste au dessus des chevaliers "bacheliers" mais ne peut porter les éperons d'or et à quelques petits privilèges protocolaires en moins. Il garde cependant le même pouvoir que le chevalier Banneret, c'est à dire de lever des vassaux pour la guerre.


(enluminure codex Capodilista vers 1435, rédigé par un italien à..... bâle!)












Ceci dit, les vassaux peuvent se consoler en portant sur leur lance un pennon. Lui aussi se présente horizontalement, en tissu mais triangulaire, parfois à deux pointes voir plus.

De dimensions plutôt restreintes, se fixe horizontalement sur une lance comme la bannière et est l’apanage du chevalier bachelier. Lui, n’a pas le pouvoir, le statut, bref, les moyens de lever de vassaux mais il a l'obligation de fournir au suzerain une unité appelée "lance" composée, en plus de lui-même, d'hommes d'armes dont le nombre varie en fonction du contexte et des moyens du chevalier.



Le pennon peut être porté par des chefs d'unité non adoubés à qui l’on confie des effectifs variables, dans ce cas il ne sert que de signe de ralliement de la dite unité et ne font plus toujours forcément référence à une personne en physique. Voir par exemple les Pennons de Lyon (milice).


Lorsqu'un bachelier devient suffisamment puissant, son suzerain peut lui accorder le droit de couper les pointes de son pennon, changeant ainsi son statut de Bachelier pour celui de banneret.



(illustration psautier de Westminster 1ere moitié XIIIème)


















Le gonfanon, étendard de bataille à son origine, est semblable à une bannière dont le bas de termine souvent par une sorte de crénelage parfois en pointe. Il est généralement accroché à la lance différemment de ses congénères : porté verticalement sur un support type baguette, fixé à angle droit de la hampe.



Il peut être utilisé comme signe de ralliement pour un Ost, ses dimensions sont donc plus importantes que celles des bannières pour plus de visibilité mais doivent rester raisonnables pour des raisons tactiques.


Il peut également représenter une commune voire différents quartiers d'une même ville et à une connotation religieuse de par son utilisation lors des cérémonies d'intronisation des papes et comme emblème d'institutions religieuses (abbayes, etc..).


Il peut aussi représenter l'alliance de deux maisons par mariage ou hommage comme l'exemple ci contre daté XIVème composé entre autres de lin, soie, fil doré et broderie.


(Les Blonay ayant été très vivement et fermement encouragés à l'hommage envers la Savoie vers 1290, il s'agit vraisemblablement d'un cadeau diplomatique de la part des Blonay)












L'étendard, de l'anglais "stand" (se tenir debout) et "hard" (ferme, dur), Au sens de la fonction qu'on lui prête ici, il n'apparaît que fin XIVème siècle. Jusqu'à fin XVème, c'est surtout la bannière royale mais en référence au rôle royal de chef militaire suprême et non à la couronne au sens large, explication:


Le système militaire féodal ayant des carences devenues trop importantes courant XIVème, il commence à changer et c’est le début des armées de métier. Ces dernières n'ayant plus le même fonctionnement ni les mêmes codes que l'Ost féodal, les soldats professionnels ne peuvent être rassemblés sous l’enseigne d’une formation et d’un système auxquels ils n’appartiennent pas. L'étendard nait par besoin.

(illustration étendard de Louis XII début XVIIème)


Sur L'étendard, le seigneur fait figurer ses marques personnelles qu'il peut changer à l'envie et non plus des armoiries familiales. Sensé se présenter verticalement lui aussi, il est généralement terminé par deux pointes et est plus grand que le pennon.










Sa forme varie beaucoup selon les régions, périodes et utilisateurs mais il est souvent représenté similaire au pennon.


(enluminure les chroniques de France, étendards au couronnement de Charles VI enluminé à posteriori vers mi XVème)
























L'oriflamme est un terme désignant à l'origine, spécifiquement le vexille de Charlemagne et qui par extension, sera utilisé pour désigner principalement le vexille royal (représentant le royaume). Maintenant on l'utilise pour désigner poétiquement n'importe quel "drapeau".


Porté horizontal ou vertical, il est lui aussi, souvent représenté sous une forme rappelant le pennon.


(Illustration : oriflamme de Saint Denis)







Voilà, c'était une mini essai de vulgarisation sur un des très nombreux aspects d'un sujet immense qui fait écho à toute une systémique passionnante et dont le travail en profondeur appartient aux historiens. Je vous ai résumé ce que j'ai compris avec ma propre perception du sujet, à vous de creuser ;-)





De Confignon.

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